04 October 2005

octobre arrive

Subject: Tuesday's gift to you after reading recorded

octobre arrive

octobre arrive vêtu d’un gilet brun — tenant
une tasse couverte avec chocolat et café mélangés

tête brumeuse creuse froide au bord de l’eau — une traînée de souvenirs
dérive un frisson traverse le tricot mouvant — un disque solaire argenté se lève

bientôt les blues se pointeront encore — toujours présents —
parfois obscurcis par les nuages plafonds dépendances déni

le noir de la nuit juste un bleu plus foncé éclairé par des étoiles
distantes les lumières de la ville et l’orientation des transports et des communications

mon cœur un conducteur à longue distance sans relève
parfois endormi ou trop vite pour réagir aux phares

c’est une journée pour construire un bol de quête en papier mâché
artistique — peut-être fonctionnel ou encadrable

une journée pour un ragoût au cerf élaphe avec patates carottes panais
navets champignons séchés tomates céleri piment vin rouge

matin pour lever la tête des planches
ligaturées auxquelles je m’agrippe pour bien voir ce qui m’entoure

n’importe quoi à l’horizon
n’importe quoi d’utile tout près

des choses qui se passent et qu’il faudrait que je
sache en chantant mon air de confusion

je ne serai pas conducteur désigné à la tribune gouv espaces
culturelles danse escroc attirail prestigieux et art portable

oh non non je vais danser danser danser
besoin d’entreposer des noix pour l’hiver

je veux dormir sur un banc de parc à l’automne
soleil dans une clairière près d’une rivière ou sur le flanc d’une colline

être vrai en temps réel temps poétique
temps de terre — pas machinal



your poetry really is difficult to translate. it's almost like . . . (insert thinking pause) unraveling a sweater. but i thought i'd try my hand at it anyway, as a gesture of sorts. and there you go.

s.

Ours is a civilization of lightweight luggage, of permanent disjunction. Everybody seems to be departing or returning from somewhere.
—David Lodge, Small World, p. 507.


This is a translation of my 1 Oct 2005 poem-posting "october arrives" into French. It was translated by Sonya Malaborza in Moncton (who translated the La Batture playscript that i saw/heard last night). What a gift! I hope that your readers appreciate this as much as do I. Merci beaucoup.

shirt: yellow Denver Hayes
loc: application desk
temp: 21 C
sound: Nirvana, From the Muddy Banks of the Wishkah

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